Kalachakra Info

Octobre/novembre 2024
 

Paroles de Maîtres, Lama Yeshe

"Notre corps peut être dans un état compliqué et pourtant, nous pouvons être dans la joie"

Cet enseignement oral est issu du Lama Yeshe Wisdom Archive, un site dédié à l'ensemble des enseignements des fondateurs de la FPMT, et tout particulièrement de cet immense maitre qu'a été Lama Yéshé (adaptation et traduction par Franck).


"Nous pouvons prendre refuge dans n’importe quelle situation. 


Parfois on est épuisé, parfois en colère… Dans la vie, on ne peut pas prédire ce qui arrivera le lendemain [, ainsi que notre état d’esprit]. Demain, serons-nous encore vivants, ou bien serons-nous morts… qui le sait ? [Et puis,] nous devons tous subir la maladie, n’est-ce pas ? La plupart des gens sur cette planète meurent à cause des maladies… c’est vrai ou non ? Nous devons tous subir la maladie. 


Quand nous avons des douleurs physiques [et que] notre esprit est tranquille, pacifié et heureux, on demeure satisfait, il n’y a pas de problème. Alors que si l’esprit ne peut se réfugier dans quoi que ce soit, dans aucune sorte de technique pour le maintenir dans la clarté, la pureté et la paix, dans ce cas l’esprit est dans un aussi sale état que le corps !


Le bouddhisme enseigne que si notre corps se trouve dans une situation difficile, comme le fait d’être prisonnier dans un camp de concentration ou dans n’importe quelle autre condition compliquée, et si l’esprit a un refuge, de la force et des ressources pour pratiquer, alors il est possible d’utiliser notre temps et notre énergie à rendre notre vie utile, satisfaisante, contrôlée, claire et pure. Sans aucun doute, c’est possible. Et ceci est très important, n’est-ce pas ? 


Notre corps peut être dans un état compliqué et pourtant, nous pouvons mentalement être satisfait et dans la joie. La différence se trouve entre un refuge pris à l’intérieur de nous, et un refuge pris dans des objets extérieurs. Et ceci fait toute la différence quand les catastrophes et les difficultés arrivent : il est possible de s’adapter à la situation et demeurer dans la clarté, dans la pureté. Notre esprit [a la potentiel] de rendre notre vie claire, pure, satisfaisante et heureuse [en toute circonstance]. C’est le bienfait du refuge intérieur."

Le billet de la directrice

A propos de la réincarnation de Sa Sainteté le Dalaï-Lama

Chers amis du dharma, 


Pour la seconde fois, je me suis rendue les 13 et 14 septembre derniers à la conférence européenne du bouddhisme tibétain organisée par le Bureau du Tibet à Yeunten Ling, en Belgique.

L'objectif était de discuter et d'approuver une déclaration très importante concernant la réincarnation de Sa Sainteté le 14e Dalaï-Lama. Dans le détail, il s’est agi d’exprimer notre gratitude et de demander à Sa Sainteté de vivre longtemps, d’appeler à la continuation de l'institution du Dalaï-Lama, d’affirmer la seule autorité légitime pour reconnaître la réincarnation de Sa Sainteté, de condamner la sélection de tout chef spirituel bouddhiste tibétain par le gouvernement chinois, d’appeler la communauté internationale à n'accepter aucune personne nommée par le PCC comme réincarnation de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, de condamner la violation des droits humains fondamentaux au Tibet ainsi que de contrer les tentatives constantes de détruire l'identité tibétaine et sa culture unique.

Cette rencontre amicale a permis de faire se retrouver des amis décidés à défendre les droits du peuple tibétain.



Élisabeth

 Une terrible crue dans le village de naissance de Rinpoché 

"Le village himalayen de Thame fait face à un avenir incertain"

L'été dernier, deux lacs très proches du lieu de naissance de Lama Zopa Rinpoché sont sortis subitement de leur lit et ont dévasté une partie de la région. Sidérés, beaucoup d'habitants se sont retrouvés en quelques instants sans logement, sans terrain ni moyens de subsistance... Par l'intermédiaire du centre historique de la FPMT à Kopan, il est possible d'aider les sinistrés.  (Traduction du message de la FPMT par Franck).


"Le 16 août 2024, le paisible village himalayen de Thame, lieu de naissance de notre cher maitre Kyabje Lama Zopa Rinpoche, a fait face à un désastre sans précédent. Deux lacs glaciaires de Thyanbo sont sortis de leur lit et se sont déversés de manière dévastatrice, ce qui impactera pour toujours le paysage et la vie de ses habitants. À 13h30, la crue a été d’une terrible intensité, et elle a laissé derrière elle une image de désolation. L’impact de l’inondation a été aussi immédiat que sévère. De nombreuses maisons se sont effondrées sous la force du torrent, tandis que l’école élémentaire et la clinique (deux piliers de la vie communautaire) ont été balayées.

Dans la foulée, les villageois se sont retrouvés complètement désorientés et leur vie bouleversée en quelques instants. Ce désastre a enseveli le village sous une montagne de débris, sans laisser de place pour permettre une reconstruction immédiate.

Parmi ce chaos, un miracle est cependant survenu : aucune vie n’a été perdue. Toutefois, le village de Thame fait face à un avenir incertain. La rivière qui coulait auparavant de manière sereine près du village, la traverse désormais de part en part, en occupant la moitié des lieux. Toute la zone reste dangereuse, avec des fissures ou des glissements de terrain ça et là, et cette instabilité persistante menace les quelques maisons qui n’ont pas été touchées.

Récemment, Mingma Rita Sherpa et sa famille se sont rendus de Thame pour venir prier devant le kudung (le corps sacré) de Lama Zopa Rinpoché au monastère de Kopan, et nous les avons interrogés à cette occasion. Ils nous ont exprimé ce dont ils avaient besoin de toute urgence, ainsi que leurs nécessités à plus long terme. Ils ont aussi indiqué attendre les évènements à venir et si des terres pourront leur être attribuées afin qu’ils puissent se reloger.

Comme elles ont tout perdu (foyer, terrain et moyens de subsistance), veuillez garder les familles de Thame dans votre cœur. En cette période critique il est possible d’aider en suivant ce lien . "

Big Love - Morceaux choisis  #35


"L'énergie féminine est très intéressante"

Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).

L'extrait suivant évoque les enseignements de "Lama" à propos des mantras, ainsi que ses considérations spécifiques à propos des hommes... et à propos des femmes.


  

Après l’Australie, ce fut la Nouvelle Zélande, les USA… mais laissons la parole à Lama …

p436 A propos des mantras...

« On ne peut dénier l’existence d’un son intérieur. Notre système nerveux a son propre son spécifique. Ce n’est pas une invention des mahayanistes ; c’est une réalité objective qui existe à l’intérieur de nous.  

Par exemple, le son AH existe en nous dès notre naissance. Tous les sons (que nous utilisons) pour parler sont dérivés du AH. Sans AH, il ne pourrait pas y avoir d’autres sons. Le mantra gagne en puissance lorsqu’il est transmis par un maître qualifié qui en a l’expérience intérieure. Un bon enseignant crée la situation qui va décupler notre réceptivité à la sagesse que transmet le mantra. 

Le mantra est énergie. Il est toujours pur et les processus mentaux négatifs ne peuvent le contaminer. Comme le mantra n’est pas une énergie grossière, il ne peut se laisser corrompre à la façon dont notre esprit corrompt les phénomènes sensoriels…

Ceux qui disposent d’une sagesse habile obtiendront naturellement des réalisations grâce au pouvoir du mantra. Les pratiquants du yoga-mantra (tantrisme) découvriront que leur son intérieur s’unifie complètement au son même du mantra. Ensuite, même leur parole ordinaire devient mantra. »

[…] p439 … et d’un cours de méditation pour le développement intérieur, à envisager pour les femmes

Pour Lama, enseigner aux femmes comment utiliser leur énergie apparaissait comme une priorité.

« Je pense que l’idée de libération intérieure convient aux femmes. Les femmes ont besoin de se libérer, je suis d’accord. Mais je ne suis pas d’accord avec la façon d’agir de certaines d’entre elles ni avec leurs méthodes de libération. Pour moi, une femme qui cherche à se libérer doit travailler à devenir réellement indépendante. Elle doit cesser d’être faible, physiquement et mentalement. Elle doit renoncer à s’appuyer sur l’existence d’un homme. Cette erreur a longtemps pollué l’esprit des femmes. Ce qui se passe actuellement n’est pas une réelle libération des femmes. … Leur recherche est OK mais elles cherchent au mauvais endroit. 

Les femmes ont un esprit particulier, des conceptions particulières sur le sens du masculin et du féminin dans le monde et, à partir de ces notions spécifiques, sur leur façon de communiquer avec les hommes. Ces idées fixes, qui sont erronées : « être femme a tel sens, être homme, tel autre », sont la source de quantité de problèmes entre les sexes. Ces idées obscurcissent une véritable connaissance de l’énergie féminine dans sa réalité, de l’énergie masculine dans sa réalité et de leurs vrais modes de fonctionnement. Cette connaissance apporterait une remarquable détente émotionnelle. Se libérer de ces idées fixes émotionnelles permet à la femme d’établir un meilleur contact avec elle-même, sa propre énergie, sans idée fausse, sans mauvaise interprétation. Depuis les débuts de cette terre jusqu’à aujourd’hui, les interprétations féminine et masculine de la femme ont été absolument fausses des deux côtés. C’est ainsi que les relations entre les hommes et les femmes ont de tout temps été faussées, parce qu’en fait on ne peut trouver pareilles relations sur la base de ces interprétations.

En réalité, hommes et femmes peuvent en gros faire ce que l’autre sexe peut faire. Mais les hommes pensent généralement qu’ils peuvent diriger le monde, ils créent donc en ce sens une peinture hallucinée de la réalité. Et les femmes y croient. Parce que les hommes pensent qu’ils dirigent le monde, ils pensent aussi que les femmes ne sont rien. Et à nouveau, les femmes les croient. Beaucoup de femmes pensent que les hommes vont diriger et que leur rôle se limite donc à leur donner un coup de main, c’est tout ! Mais ce n’est pas juste, absolument pas ! Sans les femmes en ce monde, les hommes deviendraient fous, complètement fous ! Les femmes doivent prendre conscience de cela. Sans le soutien des femmes, les hommes ordinaires seraient quasi inexistants, incapables de vivre leur vie. 

[…] Je crois que l’énergie féminine est très intéressante. Comprendre cette énergie peut rendre les femmes plus fortes, les aider à devenir libres et indépendantes. En fait, cela peut délivrer complètement de ce manque de confiance en soi qui naît lorsqu’une femme croit qu’elle ne peut vivre sa vie tant qu’elle n’a pas un homme pour la diriger à sa place. Beaucoup de femmes véhiculent, je crois, des idées fausses sur elles-mêmes, idées qui contribuent à les affaiblir et ne servent assurément pas leur libération. Ces conceptions fausses ne sont que des mots, vous savez. Mais parce qu’elles y croient, elles se mettent en position de faiblesse et par conséquent, ne croient pas à la réalité de leur force positive. Je crois donc qu’organiser ce cours en vaudrait vraiment la peine. »

Au final, ce cours pour les femmes n’eut jamais lieu !

   Novembre au centre Kalachakra


Retrouvez ci-dessous le tableau des activités du mois de novembre,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.   

 

Au programme en novembre:

 


Rencontre avec  Vén. Tenzin Gendun


La peinture de statuettes du Bouddha, un art sacré qui génère de nombreux bienfaits
Vénérable Tenzin Gendun réside à Nalanda, et il vient guider une retraite exceptionnelle de peinture de statuettes (tsatsas) lors du week-end du 11 novembre. Propos recueillis par Arnaud.
 

“Vénérable, la plupart des étudiants du centre ne te connaissent pas. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots pour te présenter et sur ton parcours ? 


J‘ai découvert le bouddhisme tibétain à 23 ans, c’était en Inde à Toushita en 1991. J’ai passé cinq mois là-bas à suivre plusieurs cycles de dix jours d’introduction au bouddhisme. Dans la foulée, j’ai pris refuge avec Kirti Tsenshab Rinpoché et c’est comme ça que je suis devenu bouddhiste. J’ai ensuite enchainé sur une retraite de trois mois. Par la suite, je suis allé suivre le fameux cours de novembre à Kopan au Népal, où j’ai été très inspiré par Lama Zopa Rinpoché. J’ai pris les vœux et ai été ordonné moine l’année suivante en 1992. 


J’ai demandé à Lama Zopa Rinpoché comment je pouvais aider. Il m’a envoyé en Nouvelle Zélande pendant quelques années au centre FPMT Dorje Chang d’Auckland, puis celui de Mahamoudra de Coromandel. J’étais assistant pour le lama et je faisais la cuisine. Ensuite, Lama Zopa Rinpoché m’a conseillé de venir étudier au monastère de Nalanda en France où je réside et étudie avec Guéshé Jampel.


Avant tout ça, j’ai fait les beaux-arts quand j’étais encore laïc en Angleterre. J’ai mis cela de côté pendant un bout de temps et j’ai repris à Nalanda, pour peindre des tsatsas.


Peux-tu m’en dire plus à propos de la retraite prévue pendant le week-end du 11 novembre ?


Je pense que cela s’adresse aux personnes qui veulent être inspirées par le Bouddha. Il s’agit de peindre des représentations des Bouddhas mais pas seulement. On va parler de la vie du bouddha Shakyamouni et de ses enseignements. On va aussi évoquer les différentes qualités du Bouddha et en particulier du corps du Bouddha. On va ainsi réfléchir à quel point le bouddha était quelqu’un d’extraordinaire. On fera aussi quelques méditations.


Et puis bien sûr on va peindre. Au-delà du plaisir de peindre, c’est une activité très importante. Cela nous met vraiment en contact avec la représentation du Bouddha. En particulier, quand on peint, c’est plus facile de visualiser. 


Dans cette discipline il y a certaines règles traditionnelles. Les couleurs du corps, de la robe, du lotus, de l’aura sont spécifiques. On peut se permettre un peu de flexibilité mais j’encourage la simplicité. Il s’agit aussi de peindre très lentement, en appliquant les couches progressivement les unes après les autres, en laissant sécher entre chaque. C’est aussi un exercice de patience. 


L’objectif c’est de finir le dimanche pour avoir du temps afin de finaliser les yeux du Bouddha. Les yeux, c’est quelque chose de très précis. Chacun pourra essayer et pour ceux qui ne s’en sentent pas capables, je pourrai finir les yeux. 


Un message aux intéressés?


Cette retraite est vraiment ouverte à tous ! N’ayez pas peur ! L’important c’est d’être ouvert d’esprit et patient ! C’est OK d’être un peu brouillon ou de se tromper car on peut toujours tout corriger. Je me charge d’amener la peinture et quelques pinceaux mais dans l’idéal j’invite chacun à amener un pinceau fin. “


> Plus d’infos sur cette retraite

Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra


Chaque mois, nous ressortons du grenier une ou plusieurs photos qui nous rappellent de beaux moments.

  C'était le 30 juin 2024, lors de la fête de la réjouissance qui précède la fermeture temporaire du centre parisien. Un concert exceptionnel de musique et danse tibétaines a été animé par le groupe de Dhundup Kalsang. Tous les participants ont pu découvrir... et pratiquer une partie du folklore populaire du pays des Neiges !

La lettre de la fpmt