Kalachakra Info

Mai/juin 2025
 

Paroles de Maîtres, Sa Sainteté le Dalaï-Lama

Un inspirant discours de remerciement

Sa Sainteté le Dalaï-Lama s'est adressée aux membres de la lignée Drukpa Kagyü, à la fin de la puja de longue vie qu'ils lui ont offerte le 2 avril 2025 (traduction et arrangements par Franck).


“Aujourd’hui, les membres de la lignée Drukpa Kagyü ont fait cette offrande de longue vie. Alors que j’étais sur le chemin pour assister à cette cérémonie, je me suis senti heureux, et curieusement exalté. Vous avez bien agi en servant le dharma du Bouddha, et je me suis senti heureux d’être ici aujourd’hui. Quand nous prions pour que le dharma se développe, cela n’a rien à voir avec la construction de monastères et de temples, il s’agit de notre propre pratique, du développement de notre confiance dans la pratique. La pratique ne porte pas sur des choses à créer à l’extérieur. Cela implique l’étude du contenu des Trois Corbeilles [le Tripitaka], et la réalisation de cela, c’est le développement du dharma.


J’ai étudié, j’ai débattu et j’ai employé la logique [dans le cadre de l’étude du dharma]. J’ai étudié la Perfection de Sagesse, la Voie Médiane et ainsi de suite, sous la guidance de mes professeurs. Vous aussi, vous pouvez étudier le dharma et vous sentir imprégné des enseignements. Cela vous rendra heureux. C’est ainsi que j’ai vécu ma vie. Vous aussi, vous pouvez vous engager dans la pratique des “trois entraînements [supérieurs”], et si vous pouvez aussi réfléchir à la signification de la vacuité jusqu’à la ressentir d’une manière ou d’une autre, cela vous procurera la paix de l’esprit.


Le dépassement des obstacles, cela ne porte pas nécessairement sur les choses extérieures à nous. Si vous êtes capable de prendre en compte la pratique de la bodhicitta et de la vacuité, alors quelles que soient les difficultés auxquelles vous devrez faire face, vous ne vous sentirez pas découragé ou accablé, mais votre cœur sera rempli de joie.


À propos de la préservation du dharma, tout comme les maitres indiens connus comme les Six Ornements et les Deux Suprêmes [Nagarjuna, Aryadeva, Asanga, Vasubandhu, Dignaga, Dharmakirti, Shakyaprabha et Gunaprabha], nous suivons le dharma, nous suivons le Bouddha lui même. L’activité éveillée du Bouddha, en particulier son enseignement, peut être considérée selon différents angles. Il s’agit de quelque chose de vaste et d’ouvert, et non d’étroit et de limité.


Concernant le Trésor de la Connaissance Supérieure (d’Abhidharmakosha) et de sa description de la cosmologie, je ne sais pas ce que Vasubandhu en dirait s’il était présent aujourd’hui et qu’il avait pu connaître tous les développements scientifiques qui ont eu lieu depuis son temps. Quoi qu’il en soit, j’ai mémorisé l’Ornement des Réalisations Claires (d’Abhisamayalankara), l’Entrée dans la Voie du Milieu (de Madhyamakavatara) et le Commentaire sur la cognition valide (de Pramanavartika). Ces livres sont très bons, très utiles, grâce à leur analyse critique de la nature des choses.


Quand les scientifiques modernes s’intéressent aux travaux sur l’esprit et les émotions, ils se tournent vers nous et apprécient ce que nous leur apportons. Ils ne s’intéressent pas à l’aspect religieux des enseignements du Bouddha, mais à la manière dont la science bouddhique explique les travaux sur l’esprit et les émotions. Nous avons avec eux des contacts intéressants et remplis de sens.


Dans la mesure où nous suivons le Bouddha, nous aussi devrions développer nos connaissances sur l’esprit et les émotions. Du temps du Bouddha [historique], il y avait une quadruple sangha [les moines, les moniales, les laïcs et les laïques]. Toute la communauté baignait dans le calme et la paix. Si nous pouvons les prendre pour exemples, cela nous sera bénéfique et bon aussi pour le dharma dans son ensemble. Cela inspirera d’autres à développer également la paix.


En tant que bouddhiste, dès que je me lève le matin, je médite sur l’esprit d’éveil et sur la vue de la vacuité. Je trouve cela relaxant. Cela m’apporte la paix de l’esprit. Et lorsque je donne des enseignements tirés des Trois Corbeilles, les gens les apprécient.


Sans parler des vies passées et futures, j’essaie de dire aux gens comment développer la paix de l’esprit dans ce monde, ici et maintenant, en développant la compréhension à propos de l’esprit et des émotions. Et beaucoup apprécient d’entendre cela, tout spécialement les scientifiques modernes comme les neuroscientifiques et les psychologues.


À propos du dharma, il est bon d’étudier et d’apprendre les enseignements, puis de développer l’expérience de ce que vous avez compris, afin que vous puissiez la partager avec les autres.


Je remercie la lignée des Drukpa Kagyü pour l’offrande de ces prières pour ma longue vie. Avec un cœur sincère, je fais de mon mieux pour être bénéfique aux autres. Si nous faisons des prières venant du fond du cœur et que nous les dédions au bien de tous, ces prières porteront leurs fruits."

Le billet de la directrice

"Un fort sentiment d'appartenance à cette vraie famille qu'est la Fpmt"

"Chers amis du dharma,

En avril dernier, plusieurs membres de l'équipe du centre Kalachakra se sont rendus au monastère de Kopan (à Katmandou au Népal), où se trouve le cœur monastique de la FPMT fondée par Lama Yéshé et Lama Zopa Rinpoché. Il s’agissait d’une réunion de centres du dharma, de centres de retraite et de projets du monde entier  et engagés dans la préservation et le développement de la vaste vision de notre Lama pour favoriser un monde guidé par la compassion et la sagesse.

Ce rassemblement, connu sous le nom de Conseil pour la Préservation de la Tradition Mahayana (CPMT), était le premier du genre depuis plus de dix ans. Les participants y ont été invités à prendre part à des ateliers créatifs et à des séances de partage. De nombreux intervenants inspirants nous ont offert leurs encouragements, comme Son Éminence Ling Rinpoché, Ganden Trisur Rinpoché et Yangsi Rinpoché . Une chaleureuse lettre de soutien leur a été remise par Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

Un tel événement collectif est une opportunité de partager, de discuter et de débattre sur les différents challenges de nos missions. Au-delà du fort sentiment d’appartenance à cette vraie famille qu’est la FPMT, c’est toujours pour moi une piqûre de rappel sur l’application des visions de nos maîtres, afin que nous puissions vous être le plus bénéfique.



Que tout soit propice !"



Élisabeth

  Focus sur la retraite "La Roue aux Lames Acérées" à Kopan 

Présence spirituelle de Rinpoché lors d'une retraite inédite 

Retour sur une retraite pas comme les autres : l'esprit de Rinpoché a plané tout au long de cet évènement dédié à la transformation de l'esprit, qui a eu lieu en avril dernier au monastère de Katmandou  (traduction et arrangements par Franck). 


Dans le respect des souhaits de Lama Zopa Rinpoché, la première retraite sur la Roue aux Lames Acérées a eu lieu du 17 au 23 avril, juste après le sommet CPMT et l’anniversaire du mahaparinirvana de Rinpoché le 13 avril. Guidée par  Guéshé Tenzin Legtsok , cette retraite a rassemblé 53 participants, dont de nombreux membres du CPMT, dans une atmosphère propice à la pratique profonde et à la transformation intérieure.

Chaque matin, un moine ou une moniale dirigeait la cérémonie des vœux et la méditation. Puis les Vén. Dechen (Malaisie) et Tenzin (Kopan) guidaient la pratique du Lama Chöpa, apportant authenticité et inspiration, notamment grâce à la voix touchante de Ven. Dechen.

Guéshé Legtsok a partagé ses enseignements avec humour, humilité et dévotion envers le Dalaï-Lama et Rinpoché. Deux vidéos de Rinpoché étaient projetées chaque jour, intégrant ainsi ses enseignements au cœur des sessions, et renforçant le sentiment de sa présence spirituelle.

La retraite a été vécue comme un mandala d’effort joyeux et une expérience transformatrice, illustrant l’esprit de la Roue aux Lames Acérées. L’objectif fondamental était de comprendre comment la souffrance naît de l’égoïsme et de l’ignorance, et comment les surmonter par la sagesse, la compassion et l’éthique.

Guéshé Legtsok a souligné l'engagement sincère des participants, notamment des étudiants chevronnés et des membres de la sangha. Il a exprimé sa gratitude envers tous ceux qui ont rendu cette retraite possible, espérant qu’elle marque le début d'une série d'autres retraites similaire.


Big Love - Morceaux choisis  #42


Davantage de nouveaux moines et moniales

Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).

L'extrait suivant évoque l'ordination de plusieurs disciples de "Lama", dont une certaine... Élisabeth Drukier ! 

  

"Adrian Feldman se préparait à « prendre la robe ». Sa petite amie qui était à Kopan, tenta de lui faire passer un dernier week-end romantique avec elle dans la jolie ville de Pokhara en bord de lac. « Je devais vraiment m’assurer en profondeur que tout se passe bien, dit Adrian. J’emmenai ma petite amie au sommet de la colline et lui montrai l’étoile du Nord : « Tu vois cette étoile ? dis-je. Elle ne se déplace jamais, c’est tout l’univers qui tourne autour d’elle. Elle est identique à ma détermination de devenir moine. » Elle pleura un peu, nous nous fîmes un dernier baiser et un dernier calin.

La plupart de ceux qui prenaient l’ordination avaient déjà reçu leur « nom du Dharma », ce n’était pas le cas d’Adrian. Il n’avait même pas pris les cinq vœux laïcs qui allaient souvent de pair avec le refuge. Lama donna les cinq vœux à Adrian et à Scott Brusso, un jeune américain qui avait suivi les cinquième et sixième cours mais ne les avait pas encore reçus. Alors Lama ferma les yeux un moment et donna à Adrian le nom de Thoubtèn Gyatso, le grand Treizième Dalaï-Lama.

Élisabeth Drukier se préparait à devenir la première moniale française de Lama. « Je ne fais pas trop confiance aux français, lui dit-il. Bon, je n’en connais pas tant que ça ! » George Churinoff alla trouver Lama Zopa Rinpoché concernant son éventuelle ordination. « Il me dit : « Pour toi, ce serait positif. » Je pensais que devenir moine était vraiment la seule voie pour que je puisse pratiquer le Dharma et je n’avais aucun engagement relationnel. »

Adrian, Elisabeth et Georges -avec plusieurs autres étudiants occidentaux de Kopan- seront donc tous trois ordonnés début 76 à Dharamsala.

Dans l’intervalle, Lama annonça le 17 novembre à la surprise de tous, qu’une cérémonie préliminaire de rabjoung (novice) se tiendrait le jour suivant. C’était le troisième groupe d’étudiants de Lama à demander l’ordination de guetsoul (moine pleinement ordonné) et Lama voulait s’assurer que leur avenir monastique soit bien planifié. En recevant tôt les huit vœux de rabjoung , ils auraient quelque expérience de la vie communautaire en tant que Sangha avant de s’engager à prendre les 36 vœux de guetsoul. [Ce jour-là donc, nos trois amis reçurent avec sept autres l’ordination de rabjoung]. Après la cérémonie, Lama leur dit : « Désormais je suis votre petit.e ami.e, votre maman, votre papa, votre enseignant, votre meilleur ami. Vous n’avez à vous inquiéter de rien. Maintenant, faisons une grande fête. »

« Nous sommes descendus à la gompa de la Sangha qui était la plus grande pièce dans la vieille maison, dit Adrian. Il y avait une grande table emplie de nourriture et Lama insistait pour que nous chantions, dansions et jouions de la musique, toutes pratiques étrangères à une vie d’ordonnés. Nous avons donc sorti quelques cassettes dont nous disposions encore, comme les Rolling Stones et Bob Dylan, bu de la limonade et mangé des biscuits. En fait, nous n’avons ni dansé, ni chanté et Lama n’est pas venu à la fête. »

Lama Yéshé fit plusieurs interventions auprès de la Sangha sur la façon de vivre ensemble en tant que communauté. Il leur demanda aussi de se donner mutuellement des enseignements du Dharma dans la soirée avec des sessions de questions-réponses, entraînant ainsi ses moines et moniales à être au final capables d’enseigner en Occident."

   Juin au centre Kalachakra


Retrouvez ci-dessous le tableau des activités du mois de juin,
puis les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.   

 

Pour bien finir l'année scolaire avant de partir à Saint Cosme pour l'été, voici les événements à ne pas manquer :


  • Du 6 au 9 juin, Vén. Gyaltsen guide une retraite de Nyoung Né, une puissante pratique de purification et de développement de la compassion en lien avec Tchenrezi. Cette pratique implique un jeûne sur 2 jours (y compris un jeûne strict sans boisson sur une journée), le silence et de nombreuses prières et prosternations. Elle s'adresse aux étudiants déjà familiers avec le bouddhisme. Elle est en particulier recommandée pour les étudiants souhaitant obtenir la certification de “Découverte du Bouddhisme” dont c'est un des prérequis pour valider le dernier module. 

  • Le même long week-end, François nous aide à contempler la nature et les 4 éléments qui composent toutes choses pour comprendre l'impermanence et la vacuité. 

  • Le dimanche 7 juin, les jeunes du centre ont la parole à 11h pour partager sur leur pratique spirituelle.

  • Le mercredi 11 juin au soir, le centre fête Saka Dawa, le jour de la naissance, de l’éveil et du parinirvana du Bouddha. Guéshé Dakpa guidera un yoga du maitre et nous organiserons aussi une bénédiction à partir d'une relique de Lama Zopa Rinpoché. Nous espérons que vous serez nombreux à venir pratiquer avec nous.

  • Le jeudi 19 juin, nous retrouvons Martine pour un atelier de hatha yoga et yoga nidra. Cette fois, nous nous centrerons sur la cage thoracique. 

  • Le samedi 21 juin, Vénérable Denyeu (Elio) guide une pratique de libération d'animaux, une pratique conseillée par Lama Zopa Rinpoché, pour non seulement développer la compassion mais aussi créer les causes pour une longue vie.

  • Le matin du dimanche 29 juin, Vénérable Gyaltsen nous propose une courte session de “Méditation sur la voie”. Conçue comme une mini-retraite à Paris, elle alterne méditations analytiques, méditations de concentration, courts enseignements et conseils pratiques. Cette matinée sera consacrée à la méditation sur l'impermanence.

  • Ensuite, c'est notre fête de la réjouissance annuelle, l'occasion de nous retrouver avant de fermer le centre parisien pour un beau programme de retraite à Saint Cosme. Rendez-vous à 13h pour un pique nique et un moment convivial de partage. Chacun amène un petit quelque chose à grignoter ou à boire.

  • Du 27 juin au 6 juillet, les pratiquants de Kalachakra ont l'opportunité d'une courte retraite de gourou yoga de Kalachakra avec Christian Fischer.

 Rencontre avec Marion


Marion étudie au centre depuis 6 ans et elle va bientôt guider une initiation sur la Communication Non Violente au centre de Saint Cosme. Propos recueillis par Arnaud.


Comment t’es tu retrouvée impliquée au centre ?


Je me souviens, ça devait être en 2018. Je voulais apprendre à méditer. Il me semblait que le mieux à faire était de rejoindre un centre bouddhiste. Autant apprendre de là où cette pratique vient ! En regardant sur internet j’ai vu qu’il y avait une journée portes ouvertes au centre Kalachakra et je me suis inscrite. J’ai été tout de suite très touchée par l’ambiance du centre. Les intervenants ont parlé de “Découverte du bouddhisme” qui reprenait à ce moment-là. J’arrivais juste au bon moment [rires]


Je suis allée à la première session de DB enseignée par François. Cela m’a fait un bien fou. Ça m'a apaisé. Ça répondait à des questions que je me posais sans me le dire. Ça m'apportait aussi de la méthode. Je me sentais vraiment à ma place. Ensuite, je suis allée suivre les retraites de François et d’Hugues. J’ai découvert la CNV 2 ans plus tard et ça m’a paru très complémentaire.


Dans le cadre de DB, j’ai suivi une méditation sur la mort et ça m’a fait prendre conscience que je devais changer d’orientation professionnelle. J’étais conseillère bancaire et ça m’apportait une sécurité. Ce qui me plaisait c’était d’accueillir des gens qui faisaient la tête et repartaient avec le sourire, plutôt que de vendre des produits. À partir de là j’ai décidé de me réorienter. J’ai suivi une formation en hypnose et en coaching.


Suite à ça, je me suis inscrite à un premier stage de CNV pour découvrir ce que c’était. Au bout de 4-5 heures j’étais convaincue que c’était ce que je voulais faire. Ça permet d’être en bonne relation avec soi et avec les autres. C’est un outil merveilleux pour apporter de l’apaisement. J’ai décidé d’approfondir avec une formation en médiation par la Communication Non Violente et en accompagnement individuel par la CNV.


Aujourd’hui c’est devenu ton métier ?


Oui, je suis thérapeute en individuel et médiatrice pour accompagner la résolution des conflits, que ce soit dans les couples ou un autre collectif. J'anime aussi des temps de pratique autour de l'écoute empathique et de la CNV.


Qu’est-ce que tu fais au centre ?


Je privilégie les retraites de shamatha. François en fait 2 par an et je les suis. Je suis aussi des enseignements en ligne mais pas assez à mon goût. En ce moment je suis le programme sur la mort. C’est un sujet primordial pour moi.


Je vais aussi guider une initiation à la CNV au centre de retraite . Ce sera à la fois un temps d’apprentissage et de partage. J’espère que les participants pourront goûter à la simplicité d’un processus au service de la profondeur des échanges. Mon objectif est que chacun reparte avec 2-3 choses qui facilitent vraiment la relation au quotidien quand c’est tendu.


Un mot de la fin ?


J’ai vraiment de la gratitude pour l’existence du centre et toutes les personnes qui y contribuent. C’est vraiment une boussole et un havre pour se ressourcer dans la période qu’on traverse. Un grand merci pour toutes les personnes qui lui permettent d’exister !


Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra


Chaque mois, nous ressortons du grenier une ou plusieurs photos qui nous rappellent de beaux moments.

 On parle du centre de retraite dans "la gazette" de la région du Perche ! Cliquez sur l'image pour lire l'intégralité de l'article.

La lettre de la fpmt