Kalachakra Info

Mai/juin 2023

Paroles de Maîtres, Lama Zopa Rinpoché

"Le Bouddha a dit : 'A l'avenir je me manifesterai comme maitre spirituel  ou abbé' "

Cet enseignement est issu du livre de Rinpoché intitulé "Le cœur de la voie", chapitre 12 ("Comment voir le gourou comme un Bouddha"). Traduction par Franck.


 

‘Un jour, en haut d’une montagne du sud de l’Inde où le Bouddha Shakyamuni était en train d’enseigner, le bodhisattva Amoghadarshi lui demanda : “ En ce moment nous pouvons recevoir les enseignements du Bouddha, mais que ferons-nous à l’avenir, quand vous aurez dépassé ce monde de souffrance ? Qui nous guidera ? ” Le Bouddha Shakyamuni lui répondit : “ Amoghadarshi, dans les temps dégénérés du futur je me manifesterai sous la forme de maitres spirituels et d’abbés. Pour faire mûrir l’esprit des êtres sensibles, je montrerai aussi les signes de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Ne te soucie pas de ne pas me rencontrer durant les temps dégénérés. Je me manifesterai comme abbé ou enseignant .”

En d’autres termes, le Bouddha historique a indiqué qu’il prendrait des formes ordinaires et qu’il manifesterait l’expérience des problèmes samsariques de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Amoghadarshi a posé cette question au nom de l’ensemble des êtres sensibles, et la réponse du Bouddha Shakyamuni s’adressait autant à Amoghadarshi qu’à l’ensemble des êtres sensibles.

Par ailleurs, dans le soutra intitulé “Celui qui est au-delà de la souffrance”, le Bouddha explique :

“Même si je montre les signes du passage dans ces Hautes Terres de Dzambou, je serai toujours présent. Même si je montre avoir été conçu dans le ventre d’une mère de ces Hautes Terres de Dzambou, c’est simplement pour que ma mère et mon père me reconnaissent comme leur fils : mon corps sacré est né sans aucune source d’attachement. Mon corps sacré ne peut pas souffrir de la faim et de la soif, mais pour m’adapter aux êtres de ce monde, je montre la soif et la faim. Par ailleurs, je me présente comme un être ordinaire aux êtres ordinaires. J’ai été d’une profonde sagesse pendant des éons incommensurables. Même si j’ai dépassé complètement le monde créé par la saisie, je me montre en train de marcher, de m’asseoir, ou autrement. Je me montre avec des migraines, des maux d’estomac, des problèmes de dos et des furoncles. Je me lave les jambes et les mains, le visage et la bouche, et je nettoie mes dents avec un cure-dents. Même si les êtres ordinaires croient que je dois faire face à tout cela, ce n’est pas le cas de mon [ véritable - ajout du traducteur] corps sacré.”


Le Bouddha Shakyamuni a indiqué à de nombreuses reprises qu’il se manifesterait pour le bienfait des êtres sensibles.’


Plus de détails en anglais à cette adresse.

https://www.lamayeshe.com/article/chapter/chapter-12-how-see-guru-buddha-excerpt?fbclid=IwAR1M5iKf3f8NtGR3kVw7Es-YWtar3Op2YPu4wqHqjmebliN2w3aAt5b_UWI

Le billet de la directrice

"Un hommage à Lama Zopa Rinpoché"

Un hommage à Lama Zopa Rinpoché 

Une lumière brillante a illuminé le monde. Notre directeur spirituel bien-aimé, Lama Zopa Rinpoché, est entré dans sa dernière méditation. 

L'impact de Rinpoché dans notre monde va bien au-delà des chanceux qui l'ont rencontré. C'est dans ce que Rinpoché représente que son impact est le plus profond. Et ce qu’il incarne, c’est ce qui nous touche et nous transforme. C'est l'existence même d'un être dont chaque pensée était dédiée aux autres.

Rinpoché avait l'habitude de dire que ce sont les bénédictions du maître qui transforment notre esprit rebelle en un esprit plus doux, plus calme. Depuis le 13 avril, en se réjouissant de la vie remarquable de Rinpoché, des vagues de dévotion ont inondé de nombreux cœurs et esprits, alors qu’un sentiment de détermination calme et tranquille s’est installé. Nous l'avons fortement ressenti lors de la réunion européenne de la FPMT qui a eu lieu à l'Institut Lama Tsong Khapa en Italie, quelques jours seulement après la nouvelle. Tristesse, joie et résolution tranquille étaient conjointement présentes. 

Rinpoché nous a donné tout ce dont nous avions besoin. Sa bonté et sa compassion nous donnent inspiration et courage. Son inspirante vie convient parfaitement à notre siècle, et elle nous aide à relever les défis uniques de notre époque. Nous ne remercierons jamais assez Lama Zopa Rinpoché.

Des pratiques et des rassemblements pour le retour rapide de Lama Zopa Rinpoché accompagneront nos différentes pratiques en ligne et nos programmes d’études.


Élisabeth

  Une rencontre avec Sa Sainteté à propos de Lama Zopa Rinpoché

"J'ai la responsabilité de trouver la réincarnation de Lama Zopa"

Le point sur la rencontre du 26 avril entre le Dalaï-Lama et de hauts responsables de la FPMT
(communiqué de la FPMT traduit par Franck).

La rencontre du 26 avril 2023 a rassemblé la Vénérable Tenpa Choden, directrice du monastère de Kopan, le Vénérable Thubten Kunken, responsable administratif de Kopan, ainsi que quatre des cinq membres du conseil d’administration de la FPMT :  Khen Rinpoché Guéshé Chonyi, abbé de Kopan; le Vénérable Roger Kunsang, Karuna Cayton et Dale Davis.


Sa Sainteté le Dalaï-Lama : Lama Zopa Rinpoché était un ami du Dharma vraiment digne de confiance. Il a vraiment fait de son mieux. Je suis actuellement dans ma 87è année et je me vois vivre encore dix ou quinze ans. Comme Lama Zopa Rinpoché était un de mes amis du dharma très proche, pour ma part je prie et j’ai grand espoir de voir une jeune réincarnation continuer à être utile au dharma et aux êtres sensibles.


Selon les signes observés, il semble que je pourrais vivre plus de cent ans. Je crois que je serai donc en mesure de voir de mon vivant une jeune réincarnation de Lama Zopa Rinpoché d’environ cette taille-là [Sa Sainteté indique avec sa main une hauteur au niveau de sa poitrine].


Vénérable Roger Kunsang : Nous aimerions que Sa Sainteté nous guide pour trouver la bonne réincarnation.


Sa Sainteté : Oui, bien sûr. Je vais d’abord faire une divination pour vérifier si le temps est venu de chercher la réincarnation. Si elle indique que c’est le moment, je ferai une divination plus précise pour vérifier où chercher - en Inde, au Népal, au Tibet ou dans d’autres pays.


J’éprouve des sentiments affectueux pour ce cher Rinpoché. Il a été si bon et loyal pour moi. J’ai donc la responsabilité de trouver de manière infaillible la réincarnation de Lama Zopa pour qu’il continue à bénéficier au dharma. Et si la réincarnation de Rinpoché se montre capricieuse, je pourrai discipliner l’enfant moi-même [rires] !


Vénérable Roger : Rinpoché avait indiqué à plusieurs reprises qu’après sa mort, il n’y aurait pas un unique enseignant pour diriger l’organisation. Ses pensées se portaient sur son bureau et sur le conseil d’administration de la FPMT ; certains membres sont ici, comme l’abbé du monastère de Kopan.


Sa Sainteté : C’est très bien. Magnifique.


Vénérable Roger : Dans l’immédiat, est-ce que Sa Sainteté a un conseil à donner aux étudiants de Rinpoché ?


Sa Sainteté : Mon cher ami Lama Zopa Rinpoché a beaucoup fait pour préserver le dharma et la sangha. Il est important maintenant de continuer à accomplir les vœux qu’il a exprimés de son vivant. 


De mon côté je ferai continuellement mon possible pour aider, comme si Lama Zopa Rinpoché se tenait juste à côté de moi. 


Tashi Delek, est-ce tout ?


Khen Rinpoché Guéshé Chonyi : Le conseil d’administration est engagé à suivre sincèrement ce que dit Sa Sainteté.


Sa Sainteté : Merci. Merci beaucoup.


Eh bien, de mon côté je n’ai pas d’exigence ou d’ordres à donner. Il est important que vous analysiez les faits de toute situation. Après avoir débattu et être tombés sur un accord, vous pouvez me le présenter et je vous assisterai. J’aime la démocratie. J’ai déjà renoncé à la position d’autorité du Dalaï-Lama. J’ai donné le pouvoir au peuple tibétain. L’administration tibétaine fonctionne désormais sous le régime parlementaire.


Vous avez une meilleure compréhension et une meilleure expérience de la situation [de la FPMT]. Donc, discutez bien tous ensemble et alors vous pourrez m’interroger, j’offrirai mon assistance.


En ce qui concerne la réincarnation de Lama Zopa Rinpoché, il est important que vous fassiez vos recherches. Je les ferai aussi de mon côté. Je ferai les divinations et quand l’enfant réincarné aura l’âge requis, il sera important qu’il étudie. 


Je vivrai encore 15 à 20 ans. Alors que je prends de l’âge, il est important que les jeunes, comme la réincarnation de Lama Zopa Rinpoché, prennent graduellement des responsabilités.


Big Love - Morceaux choisis -  #22


Retour en 1969, sur les traces du jeune Lama Zopa Rinpoché

Chaque mois, nous vous proposons un extrait en français de "Big Love", la fameuse biographie de Lama Yéshé (Traduction par Michelle).

L'extrait suivant relate les jeunes années du petit Dawa Cheutar, futur Zopa Rinpoché (ci-dessous en photo avec son oncle).

  

"Tous les douze ans, les Sherpas du Solu Khumbou descendaient de leurs montagnes vers Kathmandou pour un pèlerinage traditionnel des lieux saints bouddhistes. Au début du printemps 1969, la mère et les autres membres de la famille de Zopa Rinpoché se lancèrent dans ce pèlerinage avec leurs amis et voisins. Mais la famille de Zopa Rinpoché avait une raison encore plus impérieuse de se diriger vers Kathmandou ce printemps-là. Ils avaient en effet l’intention de supplier Lama Zopa Rinpoché, l’incarnation de leur précédent Lawoudo Lama, de revenir vivre dans le Solu Khumbou…

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Dawa Tcheutar, le petit garçon qui finira par être ordonné en tant que Thoubtèn Zopa, naquit le 3 décembre 1945, dans la petite bourgade de Thangmé, sous le village de Lawoudo. Son père était mort quand il n’avait que deux ans, laissant sa mère démunie avec quatre enfants à élever dont l’un d’eux mourra à l’âge de neuf ans. Il avait un frère plus jeune, Sanghyé et une sœur plus âgée, Ngawang Samtèn. Ils étaient vêtus de haillons et avaient très peu à manger. Alors qu’il pouvait à peine marcher, Dawa Tcheutar commença à vouloir grimper vers Lawoudo, une marche de deux heures avec traversée de torrent et montée abrupte sur le flanc de la montagne. Il répétait que la grotte là-haut était sa maison et jouait à donner des initiations. Il pouvait nommer, apparemment de mémoire, tous les bienfaiteurs du Lawoudo Lama.

Le Lawoudo Lama, un commerçant, avait été un homme marié avec un fils et une fille. Les lamas mariés sont courants dans la tradition nyingma à laquelle il appartenait. Il avait décidé de passer sa vie en retraite dans une grotte qui avait servi autrefois à entreposer des radis, or tandis qu’il la creusait, il découvrit un magnifique espace marqué de signes sacrés. Mais alors qu’il s’apprêtait à s’y installer, il fut frappé de paralysie. Plus tard, il déclara que cette maladie avait été une vraie bénédiction car elle lui permettait de méditer sans être dérangé, puisqu’elle l’avait rendu inutile pour toute autre chose. Pendant treize années, il resta donc assis en méditation sur un siège en pierre dans cette grotte, sans se couper les cheveux, portant toujours un manteau de fourrure blanc et de grosses boucles d’oreilles. On dit qu’au cours de sa crémation, des arcs-en-ciel emplirent le ciel, des flocons de neige en forme de fleurs tombèrent et l’air s’emplit de musique.

Trois ans plus tard, un petit garçon de deux ans, issu d’une des familles les plus pauvres du secteur, commença à soutenir qu’il était la réincarnation du Lawoudo Lama. Sa famille en était embarrassée mais une nuit, la fille de du Lama décédé, Karzang, rendit secrètement visite à la maison du garçonnet avec des objets ayant appartenu à son père. Le petit Dawa Tcheutar les identifia immédiatement. On le soumit alors à des examens publics, à des tests qu’il réussit tous, et on le reconnût officiellement. Quand il eût six ans, un oncle l’emmena au monastère de Rowaling, à deux jours de marche harassante de Thangmé. Le garçon, désormais appelé Ang Gyéltsèn, y passa sept ans avant que ses oncles ne l’emmènent en 1956 au Tibet où il fût ordonné Thoubtèn Zopa au monastère Dungkar de Domo Guéshé Rinpoché à Phagri. Peu de temps après, ce fût 1959, et la fuite du jeune Thoubtèn Zopa Rinpoché vers l’Inde."

  Juin au centre Kalachakra


Retrouvez ci-dessous le tableau du programme de juin
ainsi que les suggestions d'Arnaud concernant les évènements marquants.

 

 

Juin au centre Kalachakra

  

·       D'abord et avant tout, l'initiation de Tara verte conférée par Ling Rinpoché le dimanche 4 juin de 9h30 à 12h30. C'est une opportunité rare et formidable de pouvoir recevoir cette transmission d'un très grand maitre, reconnu comme la réincarnation du principal tuteur de Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/initiation-de-tara-verte-green-tara-initiation-2023-06-04-1005/register

 

·       La veille, samedi 3 juin de 14h à 18h, nous retrouvons “Dialogue entre des bouddhistes et des psychologues”. Cette fois, François Schick sera en discussion avec Virginie Cornet Butcher et les participants autour de l'hypersollicitation dans laquelle nous vivons, et la tendance à vouloir toujours plus et toujours mieux. Il s'agira d'identifier ensemble ce que cela induit et comment s'en prémunir. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/dialogue-entre-des-psychologues-et-des-bouddhistes-difficultes-a-vivre-lhypersollicitation-2023-06-03-1338/register

 

·       Le 6 juin, nous avons une nouvelle édition de Dharma à emporter. Cette fois, nous parlerons de l'inconduite sexuelle dans le bouddhisme. Ces formats courts avec 5 mn de méditation, 20mn d'intervention par François et 20mn d'échange sont l'occasion de parler de sujets d'actualité souvent complexes et de se poser la question de savoir ce que le Bouddha en aurait dit s'il vivait aujourd'hui. Plus d'informations et inscription ici : https://centre-kalachakra.com/event/dharma-a-emporter-2023-06-06-1330/register

 

·       Le thème “Ces priorités qui nous libèrent” est celui d’une courte retraite guidée par François du 9 au 11 juin. Elle est centrée sur le début du lamrim et les sujets comme l'impermanence, la précieuse renaissance humaine et le karma. Ces méditations nous aident à faire le point sur ce qui importe, à évaluer nos priorités et à tourner l'esprit vers le dharma. Pour s'inscrire : https://centre-kalachakra.com/event/ces-priorites-qui-nous-liberent-2023-06-09-2023-06-11-1349/register

 

·       Le même week-end, Vénérable Gyaltsen guide une retraite de Tchenrezi à 4 bras. Elle associera méditations, visualisations et récitations du mantra de Tchenrezi au moyen d’une technique très puissante, transmise depuis des siècles pour développer la compassion. Pour s'inscrire : https://centre-kalachakra.com/event/pratiquer-tchenrezi-a-4-bras-2023-06-09-2023-06-11-1348/register

 

·       Le dimanche 11 juin à 17h, le centre organise une cérémonie de refuge. C'est l'occasion de marquer notre foi dans le Bouddha, le dharma et la sangha et de prendre l'engagement formel d'orienter notre vie dans leur direction. Les personnes ayant déjà pris refuge peuvent y participer à nouveau pour renforcer leur engagement. Plus d'informations et inscription ici :  https://centre-kalachakra.com/event/ceremonie-du-refuge-2023-06-11-1292/register

 

·       Du 23 au 25 juin, le docteur Hugues Gouzènes nous guide dans une retraite pour nous apprendre à gérer nos stress et nos émotions perturbatrices. Pour s'inscrire : https://centre-kalachakra.com/event/stress-et-emotions-2023-06-23-2023-06-25-1512/register

 

·       Le même week-end, Véronique Andersen guide une retraite de Tara. Pour ceux qui ont assisté à l'initiation avec Ling Rinpoché, ce sera l'occasion de pratiquer la sadhana transmise. Pour s'inscrire : https://centre-kalachakra.com/event/tara-la-liberatrice-2023-06-23-2023-06-25-1511/register

 

·       Samedi 24 juin, Virgnie CB guide une journée pour cultiver la joie, cette qualité essentielle dans notre vie quotidienne comme dans notre pratique. Plus d'informations et inscription ici :  https://centre-kalachakra.com/event/cultiver-la-joie-2023-06-24-1290/register

 

·       Dimanche 25 juin, c'est notre fête de la réjouissance annuelle, l'occasion de nous retrouver avant de fermer temporairement le centre parisien pour nous concentrer sur le centre de retraite. Des moines seront présents et commenceront par des chants rituels, puis Guéshé Dakpa enseignera sur Sa Sainteté le Dalaï-Lama avant que tous ensemble nous partagions un déjeuner. Pour s'inscrire : https://centre-kalachakra.com/event/fete-de-la-rejouissance-2023-06-25-1301/register



Rencontre avec  Christian


Christian est un pratiquant de longue date, il guide des retraites pour le centre depuis plusieurs années.
Propos recueillis par Arnaud

 

 

Comment t’es tu retrouvé impliqué au centre et plus largement dans le bouddhisme ?


Dès l'âge de 19 ans je suis allé en Inde, et j’y suis retourné souvent. En 1982, je me suis retrouvé à Kopan avec des amis de Genève. A l’époque, c’était Lama Zopa qui enseignait tout le cours et Lama Yéshé venait durant 10 jours. C’est vraiment Lama Zopa qui m’a accroché. Il enseignait pendant des jours sur la souffrance ou les enfers. Ça déprimait tout le monde [rires], puis Lama Yéshé arrivait et c’était tout l’inverse.


Par la suite, quand je suis rentré à Genève avec mes amis, on a décidé d’y inviter Lama Zopa et Lama Yéshé. Ils sont venus en 1983. Lama Yéshé a donné un enseignement sur la mort juste avant de quitter son corps.

J’ai demandé des conseils à Lama Zopa et il m’a donné certaines pratiques à faire. Je faisais une pratique et quand j’avais fini je retournais le voir. J’ai fait cela pendant 40 ans.


Un des derniers conseils que Lama Zopa m’a donné était d’aider le centre Land of Joy. C’est ce que je suis en train de faire. 


En ce qui concerne Kalachakra, j’ai reçu la première initiation en 1985 en Suisse. Je n’ai pas pratiqué la sadhana tout de suite. En 2012 je crois, Lama Zopa m’a conseillé de faire cette pratique. Il m’a dit d’aller recevoir une initiation au Ladakh puis de faire une retraite de groupe à Toushita en Inde. Depuis, j’ai fait quatre ou cinq retraites des six sessions et une retraite du mind mandala. Je me suis vraiment investi dans cette pratique. 


À un certain moment, Vénérable Élisabeth m’a demandé de guider des retraites en français. Andy [Wistreich] me disait aussi de le faire. J’ai demandé à Rinpoché et il m’a dit que c’était bien de le faire.


Qu’as-tu prévu avec le centre prochainement ?


Il y a une retraite de cinq jours cet été pour découvrir la sadhana tranquillement, sans avoir besoin de compter les mantras. On va partir de la sadhana toute simple et on va développer la visualisation. On va y aller doucement en explorant la sadhana et le processus de la mort. Je me réjouis car c’est ce qu’il y a de mieux à faire. 


Cela, c’est cet été, ensuite ce sera le mind mandala : c’est une retraite de six semaines avec quatre sessions de deux heures par jour. On doit réciter 100 000 mantras avec 10 000 mantras de chaque déité. C’est super beau. C’est une belle pratique mais c’est plus intense. On va bosser [rires] !


Et la pratique en ligne ?

Ce sont les six sessions du gourou yoga. On va visualiser progressivement, jusqu’à faire la sadhana pratiquée en retraite et incluant la visualisation détaillée. La sadhana qu’on a reçue [avec Jhado Rinpoché] est plus simple. La visualisation de la déité est très courte. On ne t’explique pas où les shaktis sont positionnées, ce qu’elles tiennent dans leurs mains.

Le tantra parait complexe mais si on suit la retraite avec les six sessions, on a un bon aperçu, et ensuite cela se développe avec le mind mandala où l’on voit 46 déités.

Pour l'anecdote, j’ai fait la retraite du mind mandala il y a longtemps, puis j’ai arrêté. Quand j’ai recommencé, bien après, la visualisation était très claire. Quand on suit une retraite, les empreintes sont très profondes. Il faut y aller doucement. Si on pratique, si on lit un peu, petit à petit, ça vient.


Dans le tantra, on peut vraiment s’amuser à se visualiser. Cela demande d’abord du renoncement pour ne pas être absorbé par les sens. Sur cette base, tu peux apprendre à te visualiser comme la déité dans tout ce que tu fais. Ce n’est pas difficile à comprendre mais c’est difficile à pratiquer. On a tellement d’empreintes karmiques que c’est difficile de changer.


Une phrase pour la fin ?


Un Dicton des guéshés Kadampa :


"Look far ahead

Generate a vast mind 

Don’t squeeze yourself"


"Il faut avoir une vision à long terme

Générer un esprit vaste

Et ne pas stresser"


Rinpoché avait enseigné sur les enseignements des guéshés Kadampa il y a longtemps. Et je n'ai jamais oublié. Surtout… don’t squeeze yourself [rires] !


Séquence rétro : dans les archives du centre Kalachakra


Chaque mois, nous ressortons du grenier une photo qui nous rappelle de beaux moments.

C'était en 2017... Michelle le Dimna est bien entourée à Saint Cosme, entre les Vénérables Élisabeth et Robina !

 

  

La lettre de la fpmt